Prenez les émojis, les émotes, les acronymes. Ce qui semble être une expression anodine pour les adultes peut en réalité transmettre des messages codés — parfois ludiques, parfois flirt, parfois dangereux. Ce n’est pas un simple glissement culturel. C’est un enjeu grandissant, surtout à l’heure où la cyberintimidation, les idéologies misogynes et les sous-cultures toxiques se cachent à la vue de tous.

Les mêmes plateformes que les marques utilisent pour atteindre les jeunes sont aussi des espaces où les contenus nuisibles peuvent se propager de manière invisible. Les émojis codés, l’argot et les langages visuels à plusieurs niveaux peuvent être détournés pour intimider, exclure ou radicaliser — souvent à l’insu des adultes… et des algorithmes. C’est pourquoi décrypter ce langage caché est aujourd’hui fondamental.

Dans la section suivante, nous analyserons une campagne qui a su faire exactement cela : révéler ce que beaucoup ne remarquent jamais.

Ce n’est pas juste un scénario dramatique. Une étude menée par Dans Ta Pub a révélé que 75 % des adultes français pensent “comprendre” les codes emoji des jeunes… mais seulement 1,3 % les interprètent correctement. Le fossé est immense. Et lorsqu’une marque passe à côté de ces signaux, elle ne rate pas seulement la cible: elle peut devenir complice involontaire de la violence.

Les élèves, eux, savent ce qui est en jeu.

Le 9 mai, des milliers d’élèves à travers le Québec ont quitté les cours pour protester contre une décision gouvernementale visant à interdire les téléphones toute la journée à l’école.

Chez HAUS OF PARK, on ne “cible” pas la Gen Z et les Alphas.
On construit avec eux.
On joue là où ils jouent.
De Twitch à Roblox, des ARG aux subcultures codées, on maîtrise les plateformes où la culture numérique prend vie.

Alors, comment agir de manière fluide et responsable ?

Et surtout : donnez à votre communauté les moyens de dialoguer avec vous — pas seulement de vous écouter.

Dans notre ARG avec le studio de jeux Don’t Nod, nous n’avons pas seulement modéré depuis l’extérieur — nous avons confié des rôles de guides et de co-modérateurs à des membres de la communauté. Leur fluidité est devenue la nôtre. Leur voix, notre voix. Ce geste de réciprocité n’a pas seulement assuré la sécurité. Il a créé un vrai sentiment d’appartenance.

Pour la Gen Z et les Alphas, ce n’est pas juste de la vie en ligne — c’est la vie.
Pour eux, les espaces numériques sont des espaces bien réels. Il n’y a plus de frontière claire entre le virtuel et le réel. Le téléphone n’est pas simplement un appareil — c’est une extension de leur identité, de leurs liens sociaux, de leur pouvoir d’agir. Les plateformes sociales, ce sont les lieux où ils tissent des amitiés, tombent amoureux, dénoncent les injustices, font leurs devoirs, découvrent la culture et forgent leur vision du monde.